Boisé des Pères

1998-2006

Protection d’un milieu naturel menacée…

Situé à quelques minutes à pied du Jardin Botanique de Montréal, le Boisé des Pères (6 hectares) est l’un des rares milieux forestiers à avoir survécu à l’urbanisation de l’île. Il tire son nom de la proximité du Monastère des Pères Franciscains.

Le terrain, classé réserve foncière à l’époque, était très convoité du point de vue immobilier et trois projets de développement domiciliaire menaçaient son intégrité. L’un d’entre eux fut réalisé de 1984 à 1986 faisant disparaître un milieu humide et un groupement forestier aussi grand que l’érablière qui subsiste aujourd’hui. En 2002, le projet d’agrandissement du pavillon d’oncologie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) a entraîné la coupe de 40 chênes rouges centenaires (HMR a été mise à l’amende pour l’abattage illégal de ces arbres dont le bois de grande valeur a été abandonné sur place) et la perte d’une friche arbustive pour l’implantation d’un stationnement. 

Ce boisé résiduel est une érablière à caryer cordiforme presque centenaire, composée de chênes rouges matures ainsi que de charmes de Caroline et d’ostryers de Virginie de bonnes dimensions. Une forte dégradation anthropique est observée menaçant le milieu forestier. Sa valeur faunique est amoindrie par l’utilisation abusive et par les incivilités. Le piétinement, la compaction des sols, l’incendie et les plantes envahissantes limite grandement la régénérescence des plantes de sous-bois, mais nous avons tout de même pu y observer de la sanguinaire du Canada, du petit prêcheur, de l’érythrone et de la trille blanche et rouge. 

Toutefois, l’ambiance y est glauque car nous y rencontrons plusieurs usagers louches qui se sauvent à notre approche. Nous constatons la présence massive de déchets encombrants et biomédicaux mais également des problèmes de prostitution, de pédophilie, de toxicomanie, de vandalisme et d’un feu de forêt.

Nous participons donc  à la  mise en place un programme de conservation d’urgence du milieu naturel comprenant le contrôle des plantes envahissantes, la création d’un réseau officiel de sentiers, la restauration de l’habitat.

Le projet a dès le début suscité l’attention du public et des politiciens de l’arrondissement mais celui-ci dérangeait aussi les habitués du site. Certains faisant même de la petite politique sur le dos du boisé. 

L’arrondissement Rosemont—La Petite-Patrie n’intervient presque plus dans le Boisé des Pères et celui-ci ne cesse de se détériorer. On dirait que plus personne ne s’en soucie! Pourtant, le milieu est toujours menacé par les pressions exercées sur lui par les usagers. Les nombreuses infrastructures d’accès ont été détruites ou sont lourdement endommagées. Nous sommes actuellement à la recherche de bénévoles qui souhaiteraient s’impliquer dans la surveillance des lieux et/ou pour y effectuer des corvées de nettoyage. Nous désirons recueillir des fonds afin de financer des actions visant à sensibiliser les décideurs politiques quant à la reprise des opérations de conservation de ce joyaux naturel.

Si vous souhaitez sauver un milieu naturel à Montréal, c’est le temps d’agir!

Faits saillants :

• Découverte d’une fosse contenant des ossements d’animaux ayant probablement servi à la recherche scientifique.
• Découverte d’une grande quantité de produits biomédicaux 
• Baisse majeure du nombre de problématiques liées aux incivilités
• Changement du zonage du site de « réserve foncière » à « parc ». En 2004, le boisé est enfin considéré officiellement comme un parc. 
• Les résultats positifs du projet pour le milieu naturel et la collectivité seront maintenus grâce au fait que le parc a obtenu la désignation officielle de « patrimoine naturel des Montréalais ».
• Le travail réalisé par notre partenaire au Boisé des Pères a été récompensé au sein de l’Assemblée nationale du Québec par la remise du Phénix de l’environnement 2007 dans la catégorie « Préservation, conservation et utilisation durable de la biodiversité des milieux ». Ce prix est la plus haute récompense décernée par le Gouvernement du Québec en matière d’environnement et de développement durable.
• En 2007, des divergences d’opinion concernant des travaux devant être réalisés par l’arrondissement entraîne la fin du projet de conservation. Ceux-ci ne permettaient pas de rencontrer nos standards de qualité et allait à l’encontre de notre code d’éthique ainsi que de nos valeurs écologiques.  

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